jeudi 11 avril 2013

Histoire naturelle de la "hernie discale" (version longue)

Plusieurs publications, depuis quinze ans, font état de la disparition de l'image de "hernie discale" en quelques semaines. Vérifier en recherche bibliographique à : "spontaneous regression of disc herniation". En fait, depuis qu'on peut avoir une imagerie en coupe non traumatique et facilement répétée : Scanner ou IRM.

On peut comprendre ce phénomène si on admet que ce qu'on appelle "hernie discale" est en fait une tuméfaction des parties molles (TPM) à composantes multiples et associées de façon variable d'un cas à l'autre : bombement de l'anneau fibreux, débris tissulaires (osseux, cartilagineux, fibreux), granulome de réparation (hypercellulaire et néo vascularisé pour la résorption et la cicatrisation), diverticule de la cavité inter somatique remplie de fluide (sérique ou de gaz provenant d'un "vide discal"), et hématome de volume et de développement varié. On peut alors mieux envisager le processus de la régression spontanée de la TPM intra-canalaire, foraminale ou extra foraminale. Cette TPM est sous la dépendance de la déchirure traumatique d'un élément ligamentaire ou tendineux. (Traumatisme unique ou microtraumatismes multiples : c'est l'entorse). Sa topographie est fonction du site du tissu atteint : anneau fibreux médian, latéral ou plus latéral ou même antérieur, grand ligament commun postérieur, capsule des articulations facettaires voire ligaments jaunes. On comprend mieux qu'on puisse rencontrer des TPM postérieures, para médianes, foraminales, extraforaminales, plus haut ou plus bas en regard du corps vertébral ou même postérieures dans le canal voire dans l'espace thécal. Cette notion d'entorse justifie l'utilisation de l'immobilisation rachidienne temporaire dans le traitement de la douleur. [lombostat en résine moulée pendant 6 semaines]. La manifestation clinique la plus fréquente du "conflit radiculaire" est la douleur sciatique pour le rachis lombaire, la névralgie cervico-brachiale ou rachis-cervicale.

En fait, deux éléments sont associés : la douleur et la paralysie. Ces manifestations sont attribuées à trois facteurs diversement associés :

- la compression est responsable de l'arrêt de la transmission de l'influx nerveux : dont paralysie ou para parésie;
- l'ischémie de racines par compression de "vasa nervorum";
- l'irritation des récepteurs locaux par les enzymes de destruction émis dans les tissus par les nécroses focales.

On comprend mieux alors l'action favorable des anti-inflammatoires (corticoïdes ou autres par voie générale ou locale) dans le traitement de la sciatique mais aussi des autres manifestations du conflit (paralysie, syndrome de la queue de cheval).

En conclusion, le terme de "hernie discale" est impropre et ne devrait plus être utilisé. On devrait à la place utiliser les termes de : Tuméfaction des Parties Molles intra-canalaires soit TPM. On conserve, bien sûr, les termes de conflit radiculaire post-traumatique. La TPM rachidienne intra-canalaire régresse toujours après quelques semaines ou mois. La radiculalgie (lombaire ou cervicale) post-traumatique guérit toujours par traitement médical et n'est pas une "maladie chirurgicale".

Histoire naturelle de la "hernie discale" (version courte)

Plusieurs publications depuis quinze ans font état de la régression spontanée de la hernie discale et des symptômes. Voir les bibliographies en fait depuis l'utilisation de l'imagerie en coupe scanner ou IRM, sans danger et qu'on peut répéter. Cette régression s'explique par la constitution réelle hétérogène de la tuméfaction intra-canalaire post-traumatique : plicature de l'anneau fibreux, débris et fragments tissulaires post-traumatiques, granulome pluricellulaire et vascularisé de réparation, cavités en communication avec l'espace inter somatique et remplies de sérum ou de gaz, hématome et autre petite collection liquidienne.

Ces phénomènes surviennent en regard de la lésion traumatique ligamentaire ou de l'anneau fibreux, d'où leur situation variée en fonction du site de la déchirure (de l'entorse). Le conflit radiculaire est plurifactoriel : la compression explique la paralysie. L'ischémie par compression des vasa nervorum explique l'attrition radiculaire. L'émission d'enzymes de destruction explique l'irritation des terminaisons nerveuses locales. Ces trois facteurs sont intriqués de façon variée d'un patient à un autre.

Le traitement des signes comporte les anti-inflammatoires locaux ou généraux et l'immobilisation temporaire par lombostat en résine moulée à porter six semaines.

En conclusion, le terme de "hernie discale" est impropre et ne rend pas compte de la composition hétérogène de la tuméfaction intra-canalaire. Cette tuméfaction régresse spontanément toujours, du fait même de sa composition. Le traitement des manifestations cliniques du conflit est médical (anti-inflammatoire et immobilisation six semaines) et non chirurgical.